Élections au Tchad : le Premier ministre Succès Masra "convaincu" de gagner dès le premier tour
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Le Premier ministre de la transition du Tchad, Succès Masra, a accordé un entretien à France 24 et RFI. Candidat aux élections prévues le 6 mai, il se dit "convaincu" d'être élu président dès le premier tour. "Je représente une force politique que je considère même majoritaire dans ce pays", abonde l'ancien opposant. Il affirme ainsi que le défunt président Idriss Déby Itno n'avait pas osé "l'affronter lors d'une élection" en 2021, et estime aujourd'hui être en "meilleure condition de l'emporter".
Le chef du parti "Les Transformateurs" et Premier ministre de la transition du Tchad Succès Masra a répondu aux questions de France 24 et RFI, depuis la capitale tchadienne, N'Djamena.
Il était l'un des principaux opposants au maréchal et président Idriss Déby Itno, tué le 19 avril 2021 par des rebelles.
Signant un accord de réconciliation avec son fils, l’actuel président de la transition Mahamat Idriss Déby, Succès Masra est devenu son Premier ministre le 1er janvier. Le 10 mars, il a ensuite annoncé sa candidature à l'élection présidentielle du 6 mai. Une candidature qualifiée de "farce" par l’opposition.
Pour celle-ci, le retour de l’ancien opposant dans le camp présidentiel s'inscrirait dans un accord secret entre lui et le président de transition, avec un double objectif : légitimer l'élection de Mahamat Idriss Déby, et reconduire Succès Masra comme Premier ministre.
"S’il y a un accord, présentez-le", répond Succès Masra aux journalistes de France 24 et RFI. Il assure qu’entre lui et Mahamat Idriss Déby, les différences "sont connues". "Nous sommes dans une cohabitation qui ne dit pas son nom", estime encore le Premier ministre, qui dit se battre pour que "la démocratie soit la règle au Tchad".
La France "SDF" sur le continent africain
Le Premier ministre s'est aussi exprimé sur l'avenir de la présence militaire française au Tchad, alors qu'un contingent d'un millier d'hommes et trois bases militaires françaises sont installés dans le pays.
Fin décembre 2023, l'armée française a plié bagage au Niger, après avoir quitté le Mali et le Burkina Faso.
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"On pourrait éviter à la France cette image", soupire Succès Masra, regrettant que "les forces de défense et de sécurité françaises aient l'impression d'être devenues des SDF sur le continent africain".
Succès Masra "souhaite être à la tête d'un État Tchad solide, partenaire sûr avec lequel la France peut travailler". Mais "dans ce partenariat, il y a des choses qui relèvent du siècle passé", prévient-il. Aujourd'hui, "l'approche française [en Afrique] est appelée à évoluer."